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“L’ami des beaux jours” : une jeunesse menée tambour battant

Par Eliza Pieter 

Grand voyageur, journaliste, écrivain, directeur délégué de l’Institut français à Ankara de 2018 à 2021, Sébastien de Courtois, par le biais de L’ami des beaux jours (Stock), un premier roman d’une grande vitalité, revient nous saluer sur nos terres ankariotes avec son narrateur basé dans la capitale turque.

L’ami des beaux jours nous fait voyager entre Toulouse, la Croatie et la Turquie. Ce roman nous replonge dans les années 1990 et tout le tumulte de cette décennie qui déchirera l’Europe et le monde. D’un côté, la chute du mur de Berlin et l’ouverture à l’Est, de l’autre, une guerre des plus atroces dans les Balkans. C’est dans ce contexte à la fois de construction et de dislocation de l’Europe que Sébastien, le narrateur, rencontre Frédéric sur les bancs de la fac de droit à Toulouse en cette année 1991 ; ils n’ont tous les deux que dix-huit ans. Naît alors entre ces deux garçons une amitié d’une force intense, à la limite de l’amour. “Frédéric n’était pas un garçon comme les autres. Je n’avais pas eu d’amis comme lui avant, un type sûr de son fait, cultivé, et qui ne respecte aucun code. Il serait mon âme damnée.”

Deux jeunes hommes épris de liberté, non-conformistes et dont, a priori, les idées s’opposent. L’un est royaliste et de famille aisée, l’autre nihiliste et de famille paysanne. Avides tous les deux de lectures, ils vont refaire le monde  dans leur café du Saint-Sernin, à Toulouse, après les cours. Les nouvelles déchirantes de la guerre dans les Balkans abreuvent leurs discussions, leurs éclats, leurs disputes. Ils veulent partir, ensemble, en Croatie, et rejoindre cette guerre, cette guerre qui n’est pas la leur.

C’est dans ce contexte d’impatience et d’insouciance qu’apparaît Sophie, une chargée de cours de vingt-cinq ans, que Sébastien et Frédéric vont séduire et aimer follement à deux. C’est l’éclosion d’un trio amoureux où l’ardeur charnelle n’a d’égal que la passion des débats et des joutes poétiques entre eux. Puis un jour, Frédéric disparaît de leur vie.

Trente ans plus tard, notre narrateur Sébastien essaye de remonter le fil du temps et de rouvrir les portes du passé pour essayer de retrouver Frédéric. Un passé qui ne passe pas et qui le ronge de l’intérieur. À Ankara, à coup de soirées enivrantes à la vodka tiède, on retrouve notre narrateur dans les bars d’Arjantin Caddesi, attablé jusqu’au petit matin, à trouver en un ami acteur turc un confident et dépositaire des secrets du passé. C’est à Ankara que Sébastien trouvera la force de refaire le voyage des souvenirs. “C’est la sève de la vie, les souvenirs, on oublie l’inutile”.

Ce n’est peut-être pas un hasard si ce roman débute en 1991. 1991 – nombre palindrome à la lumière de la quête de Sébastien qui court en sens inverse (palín – dromos), qui veut remonter le temps pour retrouver son ami et comprendre ce départ qui, pour lui, a été comme une trahison de leur amitié.

L’ami des beaux jours nous secoue et ne nous laisse pas indemne, c’est le roman bouleversant d’une génération. Roman d’une force aussi vivante que vibrante à l’image de cette amitié sans pareille.

> L’ami des beaux jours, éditions Stock, 270 p., 20 euros.

 Sébastien de courtois

https://lepetitjournal.com/istanbul/actualites/lami-des-beaux-jours-une-jeunesse-menee-tambour-battant-343761?fbclid=IwAR1ZhAyHq8fOCjzCPh7Ys6PSUoL4AwA4-k7BZnF5LOJb-pkaWkl_oJWifko

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