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Valérie Boyer apporte son soutien à Valérie Pécresse

Personnalité forte et incontournable du paysage politique, la sénatrice (LR) Valérie Boyer a accordé une interview à NAM et à armenews.com.

Dans nos colonnes, elle dénonce les « menaces de mort » du président autocrate azerbaïdjanais Ilham Aliyev à l’encontre de Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France et candidate (LR) à l’élection présidentielle.

Sans complaisance avec l’exécutif, Valérie Boyer pointe également le silence assourdissant du président de la République Emmanuel Macron, de l’UE, ainsi que celui du Quai d’Orsay, qui se drape d’une neutralité complice après les nombreuses attaques ciblant les Républiques d’Arménie et d’Artsakh.

Rappelons que la France et les États-Unis siègent auprès de la Russie dans le Groupe de Minsk qui a mandat pour régler le conflit du Haut-Karabakh.

Comme ses collègues Eric Ciotti, Bruno Retailleau, Michel Barnier et Gérard Larcher entre autres, elle sera un soutien de poids auprès de Valérie Pécresse pour mener la campagne présidentielle.

Modèles d’intégration républicaine, les 400 000 électeurs français d’origine arménienne, préoccupés par l’épuration ethnique que subissent les arméniens, les détentions arbitraires de soldats et de civils, ainsi que des destructions massives des lieux culturels et cultuels par les hordes azéries, seront indiscutablement des acteurs majeurs dans les prochaines élections présidentielle et législatives.

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NAM – Mme la Sénatrice, après les menaces du président azéri Aliyev à l’encontre de Valérie Pécresse suite à son voyage en Arménie et en Arstakh avec le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, l’ex- commissaire européen et ex-ministre des Affaires étrangères Michel Barnier et le coprésident du CCAF et directeur de NAM Ara Toranian, la France doit-elle réagir et pourquoi ?

V. Boyer –Tout d’abord je veux saluer leur engagement sincère, constant et ancien.

Permettez moi de rappeler que Valérie Pécresse, comme Bruno Retailleau, en tant que Présidents de Région et parlementaires ont conduit de nombreuses actions en France en faveur des minorités persécutées dans leurs pays d’origine. Ils se sont rendus à plusieurs reprises au chevet des chrétiens d’Orient, des Yezidis et des Kurdes en Irak, au Kurdistan.

Après la guerre des 44 jours ce déplacement s’imposait, il était organisé sous l’égide du soutien aux chrétiens d’Orient.

Ce récent conflit est complexe et n’est pas un simple conflit régional.

L’aspect persécution des chrétiens est une dimension à souligner.

Les déclarations d’Iman Aliyev à Bakou le 20 novembre 2020 se vantant de « chasser les arméniens d’Artsakh comme des chiens » et celles d’Erdogan « le Haut Karabakh redevient un pays de l’Islam et reprend sa place à l’ombre du croissant » ne laissent aucun doute sur leurs belliqueuses motivations qu’ils ont hélas mis à exécution.

La France est liée depuis des siècles à l’Arménie, premier royaume chrétien du monde. Son dernier roi Lévon VI repose dans la nécropole des rois de France à la basilique Saint Denis. Nous partageons malgré notre éloignement la même civilisation, les mêmes valeurs. La France ne peut rester silencieuse et inerte face à l’agressivité Turco-Azérie, elle doit plaider et convaincre ses partenaires de l’Union des enjeux de préservation de l’Arménie.

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NAM – Que penser du silence du Chef de l’Etat français et du Quai d’Orsay, notamment lorsque Aliyev menace d’envahir l’Arménie ?

V. Boyer – Aucune réserve diplomatique ne peut justifier que la France comme l’Europe laissent lâchement l’intégrité territoriale d’un pays souverain comme l’Arménie d’être constamment menacée. Les français savent, depuis Victor Hugo que « la France tient toujours le flambeau des nations ».

Depuis le cessez-le-feu tous les jours les arméniens, en particulier ceux de la région du Syunik, sont harcelés, nargués et parfois lâchement tués par des Azéris, alors qu’ils sont seuls dans leurs champs et tentent cueillir leurs fruits, réparer des conduites d’eau, cultiver leurs terres.

Toutes ces exactions sont commises dans l’indifférence internationale.

Ce couloir du Syunik offre à l’Arménie une frontière, qui n’est ni Turque ni Azerbaidjanaise mais Iranienne, et permet de ne pas être encerclée par des ennemis particulièrement offensifs.

Mais le dessein panturquiste agressif et mégalomane d’Erdogan revendique cette région pour créer un couloir turcique d’Istanbul à la frontière chinoise !

Le gouvernement français s’est réfugié derrière la neutralité pendant le conflit de 2020 alors que la France est membre du groupe de Minsk. Les autres pays de l’Union ont eu la même regrettable attitude.

Seule la Russie, membre du groupe de Minsk, a fini par intervenir et faire en sorte que l’armée Azérie soutenue par la Turquie ne se rende pas au delà de l’Artsakh. Aujourd’hui se sont les soldats russes qui font face aux Turcos-azéris dans le couloir de Latchine.

Pendant le conflit de 2020 c’est le Parlement qui a été l’honneur de la diplomatie française. Le Senat a voté le 25 novembre 2020 une résolution reconnaissant l’Artsakh suivi par l’Assemblée nationale.

Cette initiative de la diplomatie parlementaire française a permis de dire au monde que les Arméniens n’étaient pas abandonnés.

Je souhaite qu’elle soit suivie d’autres soutiens même si je déplore l’inertie de l’Union Européenne et le silence assourdissant de l’OTAN.

Aujourd’hui alors qu’une personnalité politique de premier plan, une femme d’Etat, Valérie Pécresse, candidate à la Présidence de la République, est menacée de mort par le président Aliyev, le gouvernement français poursuit son mutisme et n’a toujours pas réagit. L’ambassadeur d’Azerbaïdjan n’a même pas été convoqué pour s’expliquer. Cette attitude n’est pas à la hauteur des engagements de la France et ne saurait être justifiée par des considérations partisanes. Cette inertie, ce silence sont effectivement choquants.

Je soutiens la démarche de Valérie Pécresse qui dépose plainte par la voix de son avocat Maitre de Monbrial et espère que le gouvernement, le président de la République mettront fin à ces menaces

Le gouvernement devrait être interrogé au Parlement dès la semaine prochaine et devra répondre à la représentation nationale pour cette attitude.

Je souhaite qu’il ne se dérobe pas une nouvelle fois et que les « Lumières françaises » ne restent pas encore éteintes à l’heure où notre pays pourrait rayonner à travers la présidence française de l’UE.

NAM – Comme de nombreux parlementaires français, vous êtes sur la liste noire de l’Azerbaïdjan. Que vous inspirent les propos d’Aliyev à l’encontre de Valèrie Pécresse ? Rappelons que vous avez effectué plusieurs voyages en Arménie et en Arstakh. 
Ces déclarations vous surprennent-elles ?

V. Boyer – Quiconque ne connait pas le dictateur Aliyev pourrait être surpris qu’un chef d’Etat menace une ancienne ministre, présidente de la plus grande région d’Europe et candidate à l’élection présidentielle française, parce qu’elle s’est rendue dans un pays souverain reconnu par la communauté internationale : en Arménie et en Artsakh, dans la zone restée arménienne, après la terrible guerre des 44 jours.

Pourtant ces menaces s’inscrivent dans la droite ligne de la diplomatie de la menace pratiquée par Aliyev à l’encontre des personnalités, notamment politiques, qui, comme moi, se sont rendues en Artsakh. Elles ont été menacées par Aliyev et sont inscrites sur une liste noire tenue par l’Azerbaïdjan qui les considère comme « personae non gratta ».

Cette démarche agressive est assez inédite dans le paysage diplomatique international.

Effectivement depuis 2011, date de mon premier voyage en Artsakh, j’ai été menacée et inscrite sur cette liste de « personae non gratta ».

Bien sûr, ces intimidations et les grossièretés qui les accompagnent ne me font pas céder.

Je considère que ce sont des décorations qui signent mon engagement et le fortifie !

Malgré les nombreuses menaces dont j’ai pu faire l’objet, et bien que parlementaire française, je n’ai eu aucun signe de soutien du Quai d’Orsay.

Je me suis rendue de nombreuses fois en Arménie et en Artsakh, et chaque fois que je suis allée en Arménie, j’ai souhaité me rendre en Artsakh.

Mon dernier déplacement a eu lieu la semaine du 24 avril 2021.

Après les cérémonies de commémorations du génocide de 1915 à Erevan, la délégation composée de mes collègues parlementaires et de moi-même, membres du Cercle d’amitié de l’Artsakh, a été la première à pouvoir se rendre en Artsakh.

Ce déplacement a été particulièrement douloureux tant le pays est meurtri.

Je ne peux oublier les tombes fleuries par les mères des enfants-soldats d’à peine 20 ans morts sous les drones turcos-azéris.

Je n’oublie pas qu’Aliyev, tout comme son allié Erdogan, maintiennent une attitude constante dans leurs obsessions arménophobes, négationnistes et nationalistes.

Je vous présente deux exemples :

- la visite d’Aliyev et d’Erdogan à Chypre, en zone neutre à Varosha, pour célébrer leur victoire sur l’Arménie après la guerre des 44 jours. Ceci constitue en soit une provocation à l’égard des pays de l’union européenne,

Rappelons que depuis 1974 la Turquie occupe une partie d’un pays de l’Union Européenne : Chypre.

- le parc des trophées crée par Aliyev à Bakou où sur cinq hectares s’exposait la haine envers les arméniens.

Le seul objectif était de mettre en scène l’humiliation des arméniens vaincus en 2020 afin de préparer les Azéris à l’étape suivante : très clairement en finir avec les « restes de l’épée », sinistre formule employée par les nationalistes turcs pour qualifier les arméniens survivants du génocide de 1915.

Non ! Je ne suis pas surprise de ces menaces mais consternée du silence du gouvernement Français, comme celui des Européens, alors que les délires génocidaires de la Turquie et de l’Azerbaïdjan ne sont même pas dissimulés et parfois même vantés

Ce silence est d’autant plus pathétique et inquiétant à la veille de la présidence française de l’Union européenne.

La démarche sincère et courageuse de Valérie Pécresse, cohérente avec ses engagements, donne à espérer à la France l’amitié franco-arménienne et la pérennité de l’Arménie.

Propos recueillis par Alain Sarkissian

Photos : Valérie Boyer

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Valérie Boyer, alors députée, a été à l’origine de la création du groupe d’études chrétiennes d’Orient avec Valérie Pécresse et d’autres parlementaires à l’assemblée nationale. Elle est aujourd’hui vice-présidente du « Groupe de liaison, de réflexion, de solidarité avec les chrétiens, les minorités au Moyen-Orient et les Kurdes », présidé par Bruno Retailleau.par Ara Toranian le dimanche 16 janvier 2022
© armenews.com 2022


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