İçeriğe geçmek için "Enter"a basın

Pachinian s’explique

Le premier ministre a posté, ce 29 novembre, un texte sur sa page Facebook où il replace dans son contexte historique la situation qui a mené à la signature du cessez-le-feu. Instructif.

«Naturellement, il est très sensé de revenir en arrière et de répondre à la question « qu’est-ce qui aurait dû être fait, pour ne pas en arriver là? ».
La partie arménienne a reconnu au plus haut niveau et publiquement, qu’en 2011 à Kazan, l’Arménie était prête à céder les 7 territoires contre un statut intermédiaire du Karabagh et un référendum futur, mais l’Azerbaïdjan a rejeté cette offre en avançant de nouvelles conditions.
Il existe un enregistrement vidéo qui le prouve, et qui est disponible sur internet. Cela signifie que déjà en 2011, l’Arménie avait assumé sa volonté de rendre les 7 territoires et était prête à signer un engagement dans ce sens, mais que l’Azerbaïdjan a mis sur la table de nouvelles exigences.
Quelles exigences pouvait avancer l’Azerbaïdjan? Par exemple, que la question du statut du Karabagh soit complètement exclue de l’agenda, ou que le corridor de Latchine ne dispose pas d’un statut particulier. La question de Chouchi ne figurait pas parmi ces nouvelles exigences, parce que cette question avait été réglée par les principes de Madrid, que la partie arménienne a acceptés dès 2007 comme base de négociation; il était explicitement établi que la population du Karabagh devrait avoir la même proportion qu’en 1988. Ce qui signifie que Chouchi devait avoir une population constituée à plus de 90% d’Azéris. 
Voilà la situation qui prévaut depuis 2011 et depuis 2013 l’Azerbaïdjan provoque des tensions militaires. De 2013-2015, l’escalade basée sur la logique d’opérations d’infiltration a atteint son point culminant, et en avril 2016 nous avons eu la guerre des 4 jours.
L’Azerbaïdjan a formulé les requêtes citées plus haut, sans tenir compte du document mis sur la table des négociations par les co-présidents du Groupe de Minsk de l’OSCE. Avec le temps, les exigences de l’Azerbaïdjan et leur mise en œuvre sont devenues d’une certaine façon une priorité car l’alternative était la guerre.
En assumant la fonction du premier ministre en 2018, bien évidemment j’ai remarqué cela. Dans un tel contexte, essayons de comprendre quelle pouvait être l’alternative à ce qui vient de se produire?
L’alternative aurait été que je m’adresse au peuple lui disant, cher peuple, la situation est celle-ci : soit nous cédons les 7 territoires sans statut pour le Karabagh, soit nous aurons une guerre. Quelle aurait été la réponse du peuple? Il aurait dit, pas question, nous nous lèverons et nous battrons au nom de notre Patrie. La guerre aurait éclatée et on aurait présenté l’Arménie comme la partie ayant déclenché la guerre.
Et si je disais, il faut absolument que nous procédions à la restitution, les gens auraient dit «Nikol est un traître» et la guerre aurait tout de même commencé. Quel que soit le stade, y compris pendant les récents exercices turco-azéris, si j’allais dire aux Turcs, venez, qu’on résolve la question sans avoir recours à la guerre, ils m’auraient rétorqué, propose-nous un vrai calendrier pour préciser à quelles dates vous rendrez les territoires. Je signais, on m‘accusait de «traîtrise», je ne signais pas, la guerre commençait.
En 2018 la question du Karabagh se trouvait dans l’impasse, la seule issue était la restitution des territoires sans condition et sans la garantie que l’Azerbaïdjan ne présenterait pas de nouvelles revendications. Ce contexte de nouvelles exigences aurait accru la probabilité d’une guerre.
J’entends souvent qu’il aurait fallu travailler plus étroitement avec les amis. Mais qui vous dit que nos amis avaient une approche différente au sujet de la question du règlement du conflit? Maintenant au moins il est clair – n’est-ce pas? – que leur approche correspond totalement à celle décrite plus haut. 
Qu’est-ce que nous avons fait? Nous nous sommes préparés à la guerre, autant que possible. Maintenant il est devenu clair que nous nous sommes mal préparés. Mais à quoi nous sommes-nous mal préparés? Les batailles de juillet dernier ont montré que nous n’étions pas mal préparés au moins pour lutter contre l’Azerbaïdjan. Mais la Turquie, les mercenaires, c’est une autre histoire dont on devra traiter encore longuement.
On m’accuse de ne pas avoir arrêté la guerre plus tôt; le prix à payer pour arrêter plus tôt la guerre était le même : rendre les 7 territoires. Si le fait d’avoir rendu 3 territoires dans une situation où Chouchi était tombée et Stépanakert mortellement menacée, est considéré comme une trahison, par conséquent la restitution de 7 territoires dans de meilleures conditions, n’aurait-elle pas été aussi considérée comme une trahison? 
Bien, que devons-nous faire maintenant? Nous devons serrer les dents, stabiliser la situation et ne pas la dégrader davantage. Actuellement la question la plus importante concerne les prisonniers de guerre, les disparus et ceux qui sont probablement encore cachés; il faut trouver une solution rapide.
Mais regardons cette même question du point de vue de l’adversaire. Il constate que faire traîner en longueur cette question aggrave les dissensions intérieures en Arménie et donnent lieu à des conflits dont nous avons connu quelques manifestations.
Chers proches de nos soldats, dans de telles conditions, pensez-vous qu’ils vont accélérer le règlement de la question des prisonniers, des disparus? Bien sûr que non. Ils vont au contraire faire traîner le plus possible, en se frottant les mains et en attendant de voir quelles nouvelles catastrophes cela entraînera chez nous.
Vous allez à juste titre demander «que devons-nous faire alors? Cesser de nous battre?». Nous devons absolument nous battre, nous battre plus fort; pas contre nous-mêmes, mais ensemble, au nom du règlement de la question. Le règlement de ce problème ne s’accélérera que lorsque tout le monde aura compris que sur ce point il n’y aura pas de désaccord.
Les fautes et les responsabilités seront, sans aucun doute, établies et traitées. Mais aujourd’hui nous devons nous concentrer sur la solution à donner à cette question, et ne pas nous battre les uns contre les autres. J’en suis convaincu».

Nikol Pachinian, Facebook 29/11/2020

par Hilda

https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=72698

İlk yorum yapan siz olun

Bir Cevap Yazın