A la Une de la presse, ce mercredi 21 février, l’entrée, aujourd’hui, au Panthéon, du résistant communiste d’origine arménienne Missak Manouchian, 80 ans, jour pour jour, après son exécution par les nazis. Une cérémonie historique et politique. La décision de la justice chilienne de rouvrir l’enquête sur la mort de Pablo Neruda. La définition, par la Cour suprême de l’Alabama, des embryons congelés comme des «enfants». Et un curé assez olé-olé.
A la Une de la presse, l’entrée, aujourd’hui, au Panthéon, du résistant communiste d’origine arménienne Missak Manouchian, 80 ans, jour pour jour, après son exécution par les nazis.
«Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement», avait écrit Missak Manouchian deux heures avant d’être fusillé. 80 ans après, son vœu est sur le point d’être exaucé. «Entre ici Manouchian»: le journal communiste L’Humanité reprend les mots d’André Malraux lors de la panthéonisation d’un autre grand résistant, Jean Moulin, pour saluer cet «événement historique». Missak Manouchian va entrer au Panthéon, aux côtés de son épouse Mélinée et pour L’Humanité, «ce n’est que justice, pour eux, mais aussi pour l’armée des FTP qui fait cortège à leur suite». «Derrière Manouchian, c’est la contribution communiste à la Résistance qui est célébrée, laquelle confondait Français et étrangers dans un même élan à la fois internationaliste et patriotique».
Cette cérémonie historique est aussi politique. La Croix estime qu’«à l’heure où l’hostilité contre les étrangers s’exprime ouvertement, il n’est pas inutile de se souvenir comment le meilleur de (la France) s’est aussi accompli avec ceux qui sont venus chercher refuge sur (son) sol». Mais le journal relève aussi «l’ambiguïté de la stratégie» d’Emmanuel Macron, «qui, en multipliant (les) moments de mémoire, en fait également des outils de communication personnelle», «banalisant ainsi la dimension historique et nationale d’un événement qui risque alors de n’être plus considéré que comme un coup politique». Le site d’info Mediapart accuse carrément le président de faire preuve d’«hypocrise» et d’utiliser cette cérémonie pour «se racheter une virginité antifasciste», «peu de temps après avoir succombé aux sirènes de la préférence nationale et de la remise en cause du droit du sol», avec la loi sur l’immigration. Le Soir observe qu’en choisissant Missak Manouchian, après Simone Veil, Maurice Genevoix et Joséphine Baker, qui ont tous trois fait leur entrée au Panthéon sous Emmanuel Macron, le président «montre en filigrane l’héritage qu’il aimerait laisser à l’histoire». «Emmanuel Macron, féru d’histoire et de littérature, affectionne particulièrement ces rites républicains qui permettent d’évoquer les valeurs et de donner une lecture du quinquennat qui dépasse celle des crises», note le journal belge. Emmanuel Macron, qui a exprimé sa désapprobation quant à la venue de Marine Le Pen, la cheffe du Rassemblement national à cette cérémonie – sans parvenir à la dissuader d’y participer. Mais pour Le Monde, l’intervention présidentielle «apparaît renvoyer la fille de Jean-Marie Le Pen à une époque qu’elle croyait révolue, où le RN était réputé «infréquentable»».
A la rubrique histoire, toujours, la décision, hier, de la justice chilienne, de rouvrir l’enquête sur la mort du poète Pablo Neruda. Le site de France 24 en espagnol précise que la justice cherche à savoir si le Prix Nobel de littérature, lui aussi communiste, a été empoisonné le 23 septembre 1973, 12 jours après le coup d’Etat du général Pinochet contre le président Salvador Allende – qui était un grand ami du poète.
Un mot, également, de la controverse, aux Etats-Unis, après la décision, vendredi, de la Cour suprême de l’Alabama, de définir les embryons conservés par congélation comme des «enfants». Cette décision provoque une pluie de critiques, y compris dans cet état très conservateur du sud, où The Birmingham News se demande «si les embryons congelés sont des personnes en Alabama, alors quelle va être la suite et si quelqu’un en a la moindre idée?». D’après le journal, cette décision risque de mettre fin aux traitements contre l’infertilité et débouche sur un paradoxe: le fait que l’Alabama «est désormais tellement pro-vie, que les couples désireux de devenir parents pourraient ne plus être en mesure d’avoir des bébés». The Washington Post estime même que l’Etat d’Alabama «inaugure la théocratie». Le journal en veut pour preuve les mots du président de la Cour suprême de l’Alabama, Tom Parker, qui cite pêle-mêle, dans sa décision, la Genèse, le prophète Jérémie, Thomas d’Aquin, Jean Calvin et d’autres penseurs chrétiens. Tom Parker, dont The Washington Post rappelle qu’il avait dénoncé l’arrêt Roe contre Wade sur l’avortement – arrêt annulé en 2022 par la Cour suprême des Etats-Unis, comme une «aberration constitutionnelle», et demandé à ce que les tribunaux des États s’opposent au mariage homosexuel.
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je vous suggère le reportage de Libération sur l’exil de la première équipe nationale de snowboard d’Afghanistan. Cette équipe mixte a pu se réfugier en Haute-Savoie après l’arrivée des talibans, grâce à la mobilisation du champion français Victor Daviet – une belle histoire d’exil «avec les moyens du board». Et puis un coup d’œil, aussi, au quotidien espagnol El Pais, qui fait état de l’arrestation, lundi, d’un curé et de sa compagne dans la région de Badajoz, dans le sud-ouest, après que la Guardia civil a fouillé sa maison et y a trouvé une grosse quantité de Viagra et «d’autres aphrodisiaques puissants», dont ce prêtre faisait commerce en toute illégalité auprès de ses paroissiens. Un curé assez olé-olé.
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