İçeriğe geçmek için "Enter"a basın

Une cérémonie des Molières « pour réveiller » le monde du théâtre en pleine crise du Covid-19

La 32e édition, préenregistrée sur deux jours, a vu triompher « Electre des bas-fonds », de Simon Abkarian et « La Mouche », de Valérie Lesort et Christian Hecq, avec trois statuettes chacun. 

Par Sandrine Blanchard  

La 32e Nuit des Molières devait être, selon ses organisateurs, une soirée « pour réveiller » le monde du théâtre, un « message d’espoir »pour un secteur à l’arrêt depuis le 15 mars. Mais à l’heure où le spectacle vivant tente, avec difficultés, de se relever du coup de massue asséné par la crise du Covid-19, la fête fut triste.

Bien sûr, les conditions inédites de cette cérémonie, retransmise mardi 23 juin en prime time sur France 2, n’ont pas aidé à égayer l’ambiance. Préenregistrée sur deux jours dans un Théâtre du Châtelet vide ou presque, cette (fausse) Nuit a pris au dépourvu les artistes eux-mêmes, priés de rester à leur place à l’annonce de leur récompense et sommés de répondre, dans une « loge aux Molières », à des questions aussi saugrenues que « où allez-vous mettre votre statuette ? » ou « quelle est votre idée pour relancer le théâtre ? »

La bonne idée aurait peut-être été de montrer des extraits des spectacles récompensés et de dire aux spectateurs où ils pourront les découvrir à la rentrée, histoire de donner envie de retrouver le chemin des salles. Rien de tout cela. Pourtant les deux grands vainqueurs de la soirée, Simon Abkarian et Chistian Hecq, repartiront en tournée cet hiver avec leurs pièces multiprimées.

Grâce à Electre des bas-fonds, créée en 2019 au théâtre du Soleil pour quatorze comédiennes-danseuses et six comédiens-danseurs, Simon Abkarian a remporté trois Molières (meilleur spectacle du théâtre public, mise en scène et auteur francophone).

L’inventivité et l’humanité de La Mouche, la nouvelle création de Valérie Lesort et Christian Hecq présentée cet hiver au Théâtre des Bouffes du Nord, ont aussi été saluées par trois statuettes : meilleure comédienne de théâtre public (Christine Murillo), meilleur comédien de théâtre public (Christian Hecq) et meilleure création visuelle.

Muriel Robin repart bredouille

Côté théâtre privé, les producteurs Thibaud et Fleur Houdinière font une fois encore carton plein avec deux spectacles nés dans le « off » du festival d’Avignon. Ainsi Marie des Poules – gouvernante chez George Sand, de Gérard Savoisien, dans une mise en scène d’Arnaud Denis, décroche le Molière de la meilleure pièce de théâtre privé et celui de la meilleure comédienne pour Béatrice Agenin, malgré la concurrence, notamment, de Léa Drucker pour La Dame de chez Maxim. Quant à Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?, d’Eric Bu et Elodie Menant, il obtient la statuette du meilleur spectacle musical et celle de la révélation féminine pour Elodie Menant. Ces deux spectacles seront repris, à partir de la mi-septembre, au Théâtre Montparnasse à Paris.

Une fois n’est pas coutume, Alexis Michalik, habitué des récompenses, ne repart qu’avec un, mais beau, Molière : celui de la meilleure mise en scène de théâtre privé pour Une histoire d’amour, qui se rejouera au théâtre parisien La Scala à la rentrée. Quant au Molière de la meilleure comédie, il a été attribué, à juste titre, à La Vie trépidante de Brigitte Tornade, adaptation réussie de la série radiophonique de Camille Kohler diffusée sur France Culture.

« Je rêve d’une fête du théâtre comme il y a une fête de la musique, sans compétition, ni hiérarchie, ni rendement », a lancé Niels Arestrup en recevant le Molière de meilleur comédien de théâtre privé pour Rouge, de John Logan, mis en scène par Jérémie Lippmann. Ce grand acteur, nommé trois fois dans cette catégorie ces dernières années, décroche enfin une récompense. Epoustouflante dans Angels in America, de Tony Kushner, mis en scène par Arnaud Desplechin cet hiver à la Comédie-Française, Dominique Blanc ajoute quant à elle un quatrième Molière à sa belle carrière théâtrale en gagnant celui de la meilleure comédienne dans un second rôle.

En revanche, les votants des Molières semblent définitivement fâchés avec Muriel Robin. Très souvent nommée, jamais primée, cette année encore l’humoriste et comédienne est repartie bredouille. C’est Alex Lutz qui remporte, pour la deuxième fois en quelques années, le Molière du meilleur spectacle d’humour.

Enfin, à 85 ans, Pierre Richard a reçu sa première statuette, dans la catégorie meilleur seul-en-scène, pour l’étonnant spectacle sans parole Monsieur X, de Mathilda May. « Plus je me tais, mieux je suis », a dit dans un sourire le comédien qui sait si bien jouer avec son corps.

  • LE PALMARÈS DES MOLIÈRES 2020 :

Meilleur spectacle dans un théâtre public :

Electre des bas-fonds, de Simon Abkarian, mise en scène Simon Abkarian, Compagnie des 5 Roues

Meilleur spectacle dans un théâtre privé :

Marie des Poules – gouvernante chez George Sand, de Gérard Savoisien, mise en scène Arnaud Denis

Meilleure mise en scène d’un spectacle de théâtre public :

Simon Abkarian, pour Electre des bas-fonds, de Simon Abkarian

Meilleure mise en scène d’un spectacle de théâtre privé :

Alexis Michalik, pour Une histoire d’amour, d’Alexis Michalik

Meilleure comédie :

La Vie trépidante de Brigitte Tornade, de Camille Kohler, mise en scène Eléonore Joncquez, Théâtre Tristan-Bernard

Meilleur spectacle d’humour :

Alex Lutz, d’Alex Lutz et Tom Dingler, mise en scène Tom Dingler

Meilleur seul/e en scène :

Monsieur X, avec Pierre Richard, de Mathilda May, mise en scène Mathilda May, Théâtre de l’Atelier

Meilleur comédien dans un spectacle de théâtre public :

Christian Hecq, dans La Mouche, d’après George Langelaan, mise en scène Valérie Lesort et Christian Hecq

Meilleure comédienne dans un spectacle de théâtre public :

Christine Murillo, dans La Mouche, d’après George Langelaan, mise en scène Valérie Lesort et Christian Hecq

Meilleur comédien dans un spectacle de théâtre privé :

Niels Arestrup, dans Rouge, de John Logan, adaptation Jean-Marie Besset, mise en scène Jérémie Lippmann

Meilleure comédienne dans un spectacle de théâtre privé :

Béatrice Agenin, dans Marie des Poules – gouvernante chez George Sand, de Gérard Savoisien, mise en scène Arnaud Denis

Révélation féminine :

Elodie Menant, dans Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?, d’Eric Bu et Elodie Menant, mise en scène Johanna Boyé

Révélation masculine :

Brice Hillairet, dans La Souricière, d’Agatha Christie, mise en scène Ladislas Chollat

Meilleur comédien dans un second rôle :

Jean Franco, dans Plus haut que le ciel, de Julien et Florence Lefebvre, mise en scène Jean-Laurent Silvi

Meilleure comédienne dans un second rôle :

Dominique Blanc, dans Angels in America, de Tony Kushner, mise en scène Arnaud Desplechin

Meilleur auteur francophone vivant :

Simon Abkarian, pour Electre des bas-fonds

Meilleur spectacle musical :

Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?, d’Eric Bu et Elodie Menant, mise en scène Johanna Boyé

Jeune public :

La Petite Sirène, d’après Hans Christian Andersen, mise en scène Géraldine Martineau, Studio- Théâtre de la Comédie-Française

Meilleure création visuelle :

La Mouche, d’après George Langelaan, mise en scène Valérie Lesort et Christian Hecq

Meilleure scénographie : 

Audrey Vuong

Meilleurs costumes : 

Moïra Douguet

Meilleure lumière : 

Pascal Laajili

Vidéo : 

Antoine Roegiers, Eric Perroys

Meilleurs effets spéciaux : 

Carole Allemant et Valérie Lesort

Simon Abkarian et les comédiennes de la pièce « Electre des bas-fonds » célèbrent leurs prix au Théâtre du Châtelet, à Paris, le 21 juin. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/06/24/molieres-2020-une-ceremonie-plombee-par-le-covid-19-qui-recompense-simon-abkarian-et-christian-hecq_6043958_3246.html?fbclid=IwAR1EPwu8G5trAmT5NYiGu1nYRnJgLKqb1NdzcBSWjbubiB_zPW7HrSQsA9E

İlk yorum yapan siz olun

Bir Cevap Yazın