Rapidement dimanche matin, l’annonce de sa mort a suscité de nombreuses réactions dans le monde politique, où l’on saluait la personnalité et la culture de cet ancien ministre.
Hospitalisé en milieu de semaine après avoir été testé positif au coronavirus, l’ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy Patrick Devedjian, 75 ans, est décédé dans la nuit de samedi 28 mars à dimanche.
Diagnostiqué positif au Covid-19, cette figure de la droite, qui était depuis 2007 président du conseil général des Hauts-de-Seine, avait été placé en observation mercredi dans un hôpital du département. Encore stable vendredi, selon son entourage, son état s’est rapidement dégradé samedi.
« Grande tristesse »
Jeudi, il indiquait dans un tweet être « touché par l’épidémie, donc à même de témoigner directement du travail exceptionnel des médecins et de tous les personnels soignants ». « Fatigué mais stabilisé grâce à eux, je remonte la pente et leur adresse un très grand merci pour leur aide constante à tous les malades », ajoutait-il.
Rapidement dimanche matin, l’annonce de sa mort a suscité de nombreuses réactions dans le monde politique, où l’on saluait la personnalité et la culture de cet ancien ministre. Gérard Larcher, président du Sénat a fait part de sa « grande tristesse » d’apprendre la mort d’un « homme courageux et totalement dévoué à sa ville d’Antony et aux Hauts-de-Seine ».
Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, a elle aussi fait part de son « immense tristesse » « Je pense à nos amis arméniens qui perdent aujourd’hui un de leur frères », a-t-elle indiqué. Fier de ses origines arméniennes, Patrick Devedjian n’a en effet jamais cessé de combattre pour la reconnaissance du génocide et pour le développement de l’Arménie d’aujourd’hui.
Pierre Moscovici a lui aussi estimé que « sa parole manquera ». « Nos idées étaient certes différentes. Mais j’appréciais le débat avec cet homme cultivé, courtois, authentiquement libéral et européen. »
« C’était le plus brillant d’entre nous »
« C’était le plus brillant d’entre nous, un homme extrêmement libre, anticonformiste intellectuel, très drôle », a déploré auprès de l’AFP Philippe Juvin, président de la fédération LR des Hauts-de-Seine qui dirige par ailleurs les urgences de l’hôpital parisien Georges-Pompidou.
Avocat de profession, Patrick Devedjian a été député de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine de 1986 à 2017, maire d’Antony de 1983 à 2002 et élu conseiller départemental en 2004. Il présidait le département depuis 2007.
Il fut également porte-parole du RPR de 1999 à 2001 et secrétaire général de l’UMP de 2007 à 2008 et occupa plusieurs fonctions gouvernementales.
Grand tenant de l’autonomie des collectivités territoriales, il fut d’abord ministre délégué chargé des libertés locales (2002 à 2004). Il pilota à ce titre les lois de l’acte II de décentralisation. Il fut ensuite ministre délégué à l’industrie et oeuvra notamment à la libéralisation des télécommunications. Enfin, il fut ministre chargé du Plan de relance, de 2008 à 2010, en pleine crise financière mondiale.
Il présida également l’Etablissement public d’aménagement de La Défense (Epad) de 2007 à 2009 et fut président de l’Etablissement public de gestion de La Défense (Defacto) de 2009 à 2018. Il oeuvra à la fusion des deux établissements pour créer l’Etablissement public Paris-La Défense, dont il prit la présidence en 2018.
Marié, il avait quatre fils
Grand collectionneur, féru d’art du XVIIIe siècle, Patrick Devedjian était par ailleurs administrateur du musée du Louvre.
Il fut à l’initiative de la construction du grand complexe installée sur l’île Seguin La Seine Musicale à Boulogne-Billancourt et de l’enceinte sportive et culturelle indoor Paris-La Défense Arena à Nanterre.
Dernièrement, il portait le projet de création du Musée du Grand Siècle dans la caserne Sully à Saint-Cloud.
Président du Syndicat Paris Métropole et co-président de la Mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris de 2014 à 2016, Patrick Devedjian avait engagé une fusion avec le département des Yvelines.
Il était enfin l’auteur de plusieurs ouvrages et publiait, depuis 2016, une tribune régulière dans le journal L’Opinion.
Marié, il avait quatre fils.
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