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Sainte-Sophie fait de la politique

La basilique byzantine, convertie en mosquée lors de la conquête de Constantinople en 1453, est un musée depuis 1934. Voici que le gouvernement turc envisage de la réislamiser. 

Par Guillaume Perrier  Publié le 12 décembre 2013 à 17h22 – Mis à jour le 12 décembre 2013 à 17h22

Avec plus de trois millions de visiteurs par an, Sainte-Sophie est le site le plus admiré d’Istanbul. Sa silhouette trapue, qui émerge entre le palais de Topkapi et la Mosquée bleue, coiffée d’une coupole haute de 55 mètres et flanquée de quatre minarets, symbolise mieux que n’importe quel autre monument l’ancienne capitale impériale.

BATAILLE IDENTITAIRE

Basilique chrétienne bâtie au VIe siècle, sous l’empereur Justinien, convertie en mosquée après la conquête de Constantinople par les Ottomans en 1453, Sainte-Sophie est aujourd’hui administrativement considérée comme un musée, avec ses gardiens et son jour hebdomadaire de fermeture (le lundi). Un statut que lui a conféré Mustafa Kemal Atatürk en 1934 pour « l’offrir à l’humanité ».

Depuis 80 ans, elle n’est donc plus un lieu de culte, même si l’appel à la prière musulmane y retentit toujours. Les milieux islamistes et les nostalgiques de l’Empire ottoman n’ont jamais digéré la transformation. Eglise, mosquée, musée… Au long de ses quinze siècles d’existence, la « Sainte-Sagesse » n’a jamais cessé d’être l’enjeu d’une bataille identitaire. A chaque époque, empereurs, sultans et dirigeants républicains ont voulu s’approprier sa splendeur.

La bataille a été relancée par le vice-premier ministre et porte-parole du gouvernement islamo-conservateur, Bülent Arinç. « Aujourd’hui, nous voyons une Sainte-Sophie triste, a-t-il regretté le 16 novembre, en inaugurant une exposition de tapis dans un musée adjacent. Nous espérons que, très bientôt, elle retrouvera le sourire. » Le numéro deux du gouvernement turc a regretté que l’on puisse interdire à un fidèle de prier et obliger un lieu de culte à « servir à autre chose qu’à sa fonction initiale ».

Ces déclarations traduisent l’ambition décomplexée de la majorité au pouvoir : reconvertir Sainte-Sophie en mosquée, comme l’avait fait le sultan Mehmed II. En février, l’Assemblée nationale a validé la création d’une commission parlementaire pour examiner les requêtes de citoyens turcs visant à « rouvrir Sainte-Sophie au culte ». Et deux autres églises byzantines, également nommées Sainte-Sophie, l’une à Trabzon (Nord-Est), l’autre à Iznik (Ouest), anciennes cités grecques, ont été récemment reconverties en mosquées, s’est félicité M. Arinç.

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