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Conseil Del’église Apostolique Arménienne De Suisse

Chers Compatriotes, Chers Fidèles de l’Eglise Apostolique Arménienne, Chers Membres de l’Assemblée Ecclésiale, Juin 2011

Le Véhapar nous a privé :
– des services du Père Abel Manoukian
– de la liberté de choisir notre prêtre
– du droit de nous organiser selon notre volonté.
– de notre attache à Etchmiadzine
Depuis quelques mois, Etchmiadzine multiplie l’élaboration et la diffusion d’informations erronées sur l’Église Apostolique en Suisse pour justifier sa politique dictatoriale et minimiser la légitimité des revendications de notre communauté.
Pour vous permettre de distinguer le vrai du faux, nous vous documentons avec les données incontestables suivantes :
Histoire
Le 27 septembre 1992, sur demande du Conseil de l’Église d’alors, mais sans consultation de la communauté ecclésiale, S.S. Vasken I a prononcé la création du diocèse de Suisse.
Le 21 novembre 1993, l’Assemblée Générale devait voter les nouveaux statuts et organes qui auraient transformé l’Église Apostolique Arménienne de Suisse en diocèse. Ce vote n’a pas eu lieu en raison de la défiance des membres envers leur Conseil. Ainsi, ce diocèse sans corps n’a jamais reçu de statuts et sa création n’a jamais été soumise au vote d’une assemblée de fidèles jusqu’en 2010. Malgré cela, deux communautés de la région Neuchâtel–Jura et Zürich se sont constituées en paroisses de ce futur diocèse.
Comme les chiffres sont utilisés pour manipuler les opinions, précisons que, si la Suisse compte environ 4’000 habitants d’origine arménienne, seuls quelques-uns témoignent d’un intérêt pour la vie communautaire, et parmi eux, à peine 500 participent à la vie de notre Église. Aujourd’hui, une majorité d’entre eux cotisent à l’Église Apostolique Arménienne de Suisse et les autres adhèrent aux paroisses de Neuchâtel-Jura et Zürich.
Depuis 1992, notre communauté ecclésiale a poursuivi ses activités sur la base des statuts de l’Église Apostolique Arménienne de Suisse, avalisés par S.S. Vasken I en 1985.
C’est en octobre 1995 que, sur invitation du Conseil de l’Église, notre prêtre, le Père Abel Manoukian, a pris ses fonctions en Suisse avec un contrat et un permis de travail. Son installation a reçu l’aval de S.S. Karékin I et de Mgr Viken Aïkazian.
Pendant toute cette période et jusqu’en 2010, Etchmiadzine a reconnu notre prêtre et les Conseils successivement élus avec qui elle a normalement dialogué.
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En février 2001, S.S. Karékin II envoya à Genève deux émissaires, les archevêques Kude Nakachian et Zaven Tchintchinian, pour aborder la question du diocèse avec les principaux représentants de la communauté arménienne. Il ressort de leur rapport que « la communauté arménienne de Suisse n’est pas disposée à accepter un diocèse ».
Les premières consultations de l’ensemble de la communauté sur l’adoption d’un diocèse ont eu lieu en 2010 et 2011, avec, chaque fois, un refus clair et écrasant. Leur déroulement et les échanges avec Etchmiadzine vous ont été rapportés dans les circulaires précédentes.
Malgré cette volonté évidente de la majorité des fidèles de Suisse, S.S. Karékin II veut impérativement imposer le diocèse. Dans ce but, il sollicite la collaboration du Père Abel Manoukian et du Conseil de l’Église. L’un comme l’autre n’ayant pas la compétence pour agir contre la volonté de l’Assemblée Générale, le Véhapar s’est trouvé privé de soutien.
C’est alors qu’il a usé de pressions croissantes sur le Père Abel Manoukian, lui annonçant tout d’abord son éloignement de la Suisse (février 2011), puis sa suspension (10 mai 2011) et enfin sa défroque (1er juin 2011). Il a complété l’écartement du Père Abel Manoukian en nommant un «locum tenens» pour le diocèse de Suisse (c’est-à-dire un substitut de l’évêque qui devrait venir) en la personne du Père Mesrop Parsamyan. Le Véhapar a simultanément désigné le Père Mesrop Parsamyan comme prêtre de l’Église Saint Hagop de Troinex, sans aucune consultation du Conseil de l’Église et contrairement à la volonté de maintien du Père Abel Manoukian à son poste, exprimée en assemblée générale le 6 mars 2011.
Afin d’activer ses projets et la mission du Père Mesop Parsamyan en Suisse, le Véhapar a fait appel aux milieux politiques les plus élevés, en Arménie et au Karabagh, pour qu’ils sollicitent l’aide de leurs amis et relations d’affaires arméniens en Suisse.
Ainsi, en mars 2011, un célèbre horloger et son proche collaborateur, deux arméniens restés jusqu’alors loin des affaires communautaires et de nos assemblées, ont soudainement porté leur intérêt sur la vie de notre Église. Ils ont adopté les projets du Véhapar (éloignement du Père Abel Manoukian, mise en place du diocèse, installation du Père Mesrop Parsamyan) et délibérément méprisé les décisions légitimement votées en assemblées générales.
Ces deux apôtres du diocèse de Suisse ont approché le Conseil de l´Église et le Père Abel Manoukian pour les convaincre d’accepter les dictats du Véhapar. Comme ces derniers sont liés par les décisions votées, la démarche ne pouvait aboutir. Ils ont alors choisi de créer, autour du Père Mesrop Parsamyan, une nouvelle communauté ecclésiale en réunissant les fidèles séduits par la perspective du diocèse et le renvoi du Père Abel Manoukian. Pour y parvenir, ils déploient une intense activité de discrédit des institutions et des organes de notre communauté et tentent de leur ôter leur légitimité pour la transférer à leur nouveau rassemblement. Nous assistons là à une action délibérée de sabordage de l’harmonie et de l’unité de la communauté arménienne en Suisse!
Pendant que les « amis » du Véhapar font campagne, le Conseil de l’Église continue de défendre les choix de la communauté et s’efforce de surmonter les obstacles de plus en plus difficiles pour maintenir les services religieux à Saint Hagop. A ces activités et préoccupations, qui tiennent plus du combat que de la simple gestion, il faut ajouter l’énorme pression des innombrables e-mails et appels téléphoniques auxquels les membres du Conseil doivent faire face. Cet environnement extrêmement stressant a dégradé la santé de certains membres au point qu’ils ne sont plus en état de poursuivre leur mandat !
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Faits et dates récents
Le 18 mars 2011, une circulaire vous informait des résultats de l’assemblée générale du 6 mars et de leur transmission à S.S. Karékin II.
Le 20 mars 2011, Etchmiadzine communique au Conseil de l’Église que, lors de la réunion du Conseil Suprême (Kerakuin Khorurt) des 17-19 mars, le Saint Siège à :
– confirmé le diocèse de Suisse
– nommé le Père Mesrop Parsamyan «locum tenens» de ce diocèse et prêtre de la communauté arménienne de Genève, dès le 1er avril2011
– mis en demeure le Père Abel Manoukian de se présenter à Etchmiadzine avant le 1er avril 2011.
Le 25 mars 2011, le Conseil de l’Église réagit à ces décisions en rappelant au Saint Siège les volontés de la communauté et les principes démocratiques de notre Église qui confèrent aux assemblées laïques le droit de gérer leur communauté ecclésiale et de choisir leur prêtre.
Le 28 mars 2011, le Conseil de l’Église adresse au Président Serzh Sargsyan une lettre pour attirer son attention et expliquer les divergences entre le Etchmiadzine et la communauté ecclésiale de Suisse. Cette lettre est restée sans réponse.
Le 29 mars 2011, le Conseil de l’Église et des représentants de la communauté rencontrent S.E. Monsieur Charles Aznavour à l’ambassade d’Arménie pour lui faire part de leurs graves préoccupations. L’ambassadeur a exprimé son adhésion aux principes démocratiques de l’Église et à la position ferme de notre communauté. La réunion n’a pas eu d’autre suite.
Le 1er avril 2011, Etchmiadzine, en réponse à la lettre du 25 mars, écrit que la position de notre communauté est inacceptable et viole les règles de l’Église Apostolique Arménienne.
Le 9 avril 2011, le Père Mesrop Parsamyan arrive à Genève où il séjourne depuis, mais sans soutien de la part de l’Église Apostolique Arménienne de Suisse.
Le 10 avril 2011, le Conseil d l’Église décide de garder l’église fermée pour éviter des confrontations éventuelles comme la communauté de Nice en a connu.
Le 5 mai 2011, le Conseil de l’Église reçoit une copie de la décision du Véhapar de suspendre le Père Abel Manoukian à partir du 10 mai 2011. Cela signifie lui interdire tout acte religieux.
Le 11 mai 2011, le Conseil de l’Église organise une consultation élargie de la communauté pour éclairer les choix auxquels il est confronté. C’est à cette occasion qu’est décidé, une fois encore, de garder l’église fermée le dimanche suivant afin de préserver ce lieu de prière. Il est également décidé de former une commission indépendante chargée d’assister le Conseil dans les questions de stratégie, de communication et d’information sur les attentes des fidèles.
Le 12 mai 2011, le Conseil de l’Église adresse au Véhapar, en voyage en France et Amérique du Sud, une demande de rencontre pour débattre des questions qui pourraient être posées aux membres de l’Église Apostolique Arménienne de Suisse lors d’une assemblée générale qui serait prochainement organisée. Jusqu’à ce jour, aucune réponse n’est venue en retour !
Le 16 mai 2011, Viken Vartzbed, président du Conseil de l’Église, démissionne de son poste pour les raisons citées plus haut. De même, Hayguhi Zancanaro et Vatché Markoussian annoncent leur démission du Conseil pour le 29 mai.
Le 25 mai 2011, le Conseil décide d’inviter Raffi Garibian et Daniel Papazian à le rejoindre.
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Le 2 juin 2011, on pouvait lire sur le site internet d’Etchmiadzine que le Véhapar avait défroqué le Père Abel Manoukian en date du 1er juin 2011.
Le 17 juin 2011, le Conseil de l’Église adresse une lettre au Véhapar pour lui demander de confirmer par écrit l’information de défroque du Père Abel Manoukian diffusée uniquement sur le web. Il exprime également, en son nom et celui de tous les fidèles, le sentiment d’une immense injustice si la réponse ne comporte pas d’autres motifs que les seules désobéissances déjà invoquées, mais totalement contestées.
Le 25 juin 2011, le Conseil de l’Église reçoit la confirmation de la défroque du Père Abel Manoukian et une déclaration de S.S. Karekin II qui reconnaît une nouvelle paroisse du diocèse de Suisse, fondée le 16 juin 2011 sous le nom «Paroisse de l’Église Apostolique de Genève-Région Lémanique» et rejette hors de sa juridiction l’assemblée ecclésiale de la communauté arménienne de Suisse, nommée «Église Apostolique Arménienne de Suisse».
Au mois de mars 2011, la Présidente de la Confédération s’est rendue en visite officielle en Arménie et a fait une visite protocolaire à Etchmiadzine. Le Véhapar a saisi cette occasion pour lui présenter le Père Mesrop Parsamyan avec ses futures fonctions en Suisse. Dès cette annonce, le Conseil de l’Église s’est empressé d’informer Madame Micheline Calmy-Rey, par lettre du 2 avril, des divergences qui règnent entre la communauté arménienne de Suisse et le Saint Siège afin d’empêcher une éventuelle reconnaissance officielle de l’envoyé du Véhapar. Par courrier du 21 avril, la Présidente de la Confédération a assuré le Conseil de la non-ingérence de l’État dans les affaires communautaires et a invité les parties au dialogue.
Informations générales
Selon nos traditions et règles d’Eglise, les communautés de fidèles dans l’Empire Ottoman et la diaspora ont, depuis des siècles, géré leurs Églises sur une base démocratique à laquelle nous restons très attachés. C’est l’Assemblée laïque qui décide de son organisation, de ses institutions, du mode d’engagement de son prêtre et de sa gestion financière. Elle soumet au clergé, pour approbation, uniquement les décisions qui touchent l’activité religieuse (statuts, choix du prêtre, composition du conseil, etc.).
Le diocèse qu’Etchmiadzine veut implanter dans toute la diaspora est promulgué par la seule volonté du Catholicos. Il est constitué de paroisses disposant chacune d’un conseil paroissial élu par les membres cotisants et présidé par le prêtre. L’assemblée des paroissiens élit également ses représentants laïques à l’assemblée des délégués diocésains (ADD). L’ADD élit un conseil diocésain (CD). La durée de service du conseil de paroisse est déterminée par l’ADD. Le prêtre est nommé et destitué par l’évêque. Les activités économiques de la paroisse demeurent sous le contrôle de l’évêque et du CD.
Le Catholicos nomme l’évêque du diocèse, sauf dans les diocèses où il est traditionnellement élu. Dans ce cas, c’est l’ADD qui l’élit, parmi 3 candidats proposés par le CD et approuvés par le Catholicos. L’évêque préside tous les organes du diocèse. Seul le Catholicos peut mettre un terme à l’activité de l’évêque avant l’âge de 70 ans.
L’ADD est composée de tous les prêtres des paroisses et des laïques élus. Elle vote les statuts qui prennent force de droit canon après validation par le Catholicos. Elle décide de la participation financière des paroisses au budget du diocèse. Elle valide les rapports annuels des activités et des finances du diocèse. Elle élit les délégués ecclésio-nationaux. Elle élit une commission de contrôle formée de 3 personnes chargées de contrôler l’activité économico-financière du diocèse. Le diocèse verse 4% de son budget à Etchmiadzine.
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Le CD décide du nombre de représentants à l’ADD pour chaque paroisse et valide les rapports d’activités paroissiales, les procès verbaux des assemblées générales paroissiales et les élections des conseils paroissiaux.
Défroquer un prêtre est une mesure qui consiste à éloigner d’une Église un serviteur dont le comportement ou les propos portent atteinte à ses valeurs fondamentales. Ce n’est pas une mesure de punition mais une précaution pour protéger l’Institution. La désobéissance, telle qu’elle est reprochée au Père Abel Manoukian, ne constitue en aucun cas une telle menace. La défroque d’un prêtre n’intervient que dans des cas de violation grave de règles canoniques ou théologiques ou d’hérésie et est une mesure extrêmement rare dans les Églises chrétiennes. Si le Véhapar veut manifester son mécontentement, il se trompe de moyen, à moins que sa cible soit notre communauté!
Conclusions
Aujourd’hui, nous constatons que S.S. Karékin II justifie l’existence d’un diocèse en Suisse par la promulgation du Catholicos Vasken I en 1992, mais choisit en même temps d’ignorer les statuts de notre Église approuvés eux aussi par le Catholicos Vasken I en 1985!
De plus, S.S. Karékin II, pour légitimer ses décisions unilatérales, invoque de nouvelles règles élaborées à Etchmiadzine en 2001 (toujours en attente d’une acceptation universelle) et affirme être le porteur du message du Christ. Il affiche un mépris sans limites des sentiments des fidèles de l’Église qu’il dirige.
Que sont devenues la charité, la tolérance et la compassion enseignées par le Christ ?
A-t-il oublié qu’il a été élu pour être le Catholicos de tous les Arméniens ?
Etchmiadzine n’a-t-elle d’une Église que la forme et en aurait perdu le contenu ?
La division qu’Etchmiadzine a créée oblige la communauté ecclésiale de Suisse à faire des choix fondamentaux pour son avenir et son épanouissement. Une assemblée générale sera convoquée après les vacances d’été pour permettre à chacun de s’exprimer.
Avec nos très fraternelles pensées.
Le Conseil de l’Église Apostolique Arménienne de Suisse
P.S. Toutes ces informations sont fondées sur des documents disponibles. Nous répondrons très volontiers, dans la mesure de nos possibilités, aux éventuels questions ou commentaires que vous nous soumettriez à l’adresse : a.a.church.Switzerland@gmail.com

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